extraits litteraires...

Alors, comme j'avais dit que je voulais echanger et presenter des extraits, je cree donc un nouveau topic. J'espere que vous me ferez decouvrir plein d'auteurs que je ne connais pas, et de textes que je ne connais pas d'auteurs que je connais! (Ca va, je reste claire?) :p

C'est très clair. A qui la main ?

Comme j'ai commence avec lui et que j'ai retrouve ce que je voulais mettre, voici donc un texte de Clark Ashton Smith. J'attends vos impressions... :)

L'abomination de la désolation.

On dit du désert de Soom qu'il se situe à l'extrémité du monde - en ce lieu que nulle carte ne saurait indiquer; qu'il s'étend quelque part, là-bas, entre les contrées méconnues et celles dont on soupçonne à peine l'existence. Les voyageurs redoutent d'avoir à traverser ce désert car la mouvance perpétuelle de ses dunes arides ne recèle pas la moindre oasis et, selon la rumeur, une étrnage abomination y aurait élu domicile. On y colporte bien des légendes au sujet de cette abomination, et toutes ou presque sont différentes. Selon certaines, la chose en question ne se peut ni voir ni entendre, car elle n'a pas de forme véritable et ne pousse aucun cri. Selon d'autres, il s'agirait d'une affreuse chimère, un monstre pourvu d'une multitude de chefs, de cornes innombrables, d'une infinité de queues... et son cri résonnerait tel un glas sous la voûte de profondes cryptes funéraires. Bien des caravaniers, bien des marcheurs solitaires se sont aventurés dans les sables de Soom, et nul n'est revenu sans son lot de légendes. Certains ne sont même jamais reparus, et d'autres y ont laissé l'entendement; le vertige du néant, le délire des vastitudes infinies leur ont dévoré l'âme, les ont terrifiés jusqu'à la folie.
Oui, on colporte bien des légendes au sujet des sables de Soom... On parle d'une chose qui suit les voyageurs sans jamais se montrer véritablement... mais ne dit-on pas aussi qu'elle est parfois accompagnée du vacarme pandémoniaque de mille et mille diables déchaînés? Certains l'entendent pousser des cris de bête fauve; d'autres, chuchoter de sinistres présages, et ceux-ci s'accordent à dire qu'elle se cache dans les sables ou même dans les airs. D'autres encore prétendent qu'elle se love dans les replis du silence et demeure à jamais invisible aux mortels. On la croit prête à fondre sur le voyageur, à l'écraser tel un puissant incube... On l'imagine ouvrir une gueule immense qui, tel un puits béant, surprendrait le marcheur...
Un jour, pourtant, deux amants vinrent dans les sables de Soom et entreprirent d'en traverser l'étendue infertile. Ils ignoraient tout des sinistres rumeurs à son propos. En vérité, chacun avait trouvé dans le regard de l'autre un authentique jardin d'Eden: sans doute ne s'avisèrent-ils point que leurs pas les conduisaient à travers un désert. Or, de tous ceux qui ont osé braver ces terres désolées, ces étendues terrifiantes, ils demeurent les seuls à n'avoir rien remarqué... Ils n'eurent donc rien à raconter: nulle chose mystérieuse n'était venue les inquiéter, nulle horreur sans nom - qu'elle fut visible ou invisible, inaudible ou tapageuse - ne les avait suivis, ni ne s'était embusquée sur leur chemin... Ils n'eurent pas droit à la chimère, au puits béant ou à l'incube... De sorte que jamais ils ne purent rien entendre à l'infortune des autres voyageurs.

C.A.Smith, traduction de P. Gindre

C'est charmant.

J'aime bien :)

Est-ce que ca m'étonne vraiment de toi ? :)

Pourquoi tu trouves que je suis du style à aimer ce genre de prose ?

Disons que le sujet peut te plaire.

Le sujet me plait, en effet. Le style aussi.

Tadam.

Modeste, va !

Toujours.

Ca tombe bien, j'en ai d'autres de l'auteur, j'en mettrai donc... Personne n'a rien a mettre? :(
Charmant, ca me semble bizarre concernant un texte... une femme, oui, mais un texte... ca sonne etrangement a mes oreilles... l'avantage du mot, c'est qu'il peut etre positif ou negatif...

Qui sait ce qu'il signifie ?

Quoiqu'il en soit, j'ai comme extrait en mémoire un morceau de Blaise Cendrars ...

"Rij était une pouffiasse, une femme-tonneau qui devait peser dans les 110, les 120 kilos. Je n'ai jamais vu un tel monument de chairs croulantes, débordantes. Elle passait sa journée et sa nuitée dans un fauteuil capitonné, fabriqué spécialement pour elle et qu'elle ne cessait d'ornementer, d'enrubanner, lui tressant des faveurs, des noeuds, des lacets d'or et d'argent..."

Désolé, c'est un peu court, mais j'ai pas le livre sous les yeux ...

Ah, toi et Blaise Cendrars...

On se tape sur l'épaule les soirs de pleine lune.

C'est ça, la magie des soirs de pleine lune...

Pratiques ce genre de soirées ésotériques.

Je vous imagine tous les deux, au bord d'une terrasse, dehors, dans des vieux fauteuils en rotin, éclairés par la seule lumière de la Lune, à vous raconter des secrets que seuls les arbres et les chouettes peuvent entendre...

A boire du Gin plus que de raison ...

Tu n'entends pas ma petite voix à l'intérieur de toi qui te dit qu'il ne faut pas boire plus que de raison ?

Je suis dur d'oreille, tu le sais ...

Certes mais tu peux faire des efforts si tu te concentres bien sur ma voix...

J'y travaille ...

Tiens, mets donc un extrait littéraire ...

Le bouquin est chez moi, je mettrai ça plus tard...